Exposition dont l'affiche était pourtant très prometteuse mais qui m'a beaucoup déçue.
Pourquoi ?
Quand on considère comme moi que l'art (pictural) a atteint dans sa forme classique ses plus hauts sommets entre 1450 et 1550, on se rend compte finalement qu'en France on n'a effectivement que Jean Fouquet, Jean Clouet, le Maître de Moulins et l'inédit Jean Hey que je découvre effectivement à cette exposition (voir affiche) alors que l'Italie (Mantegna ! Botticelli ! Da Vinci ! puis Raphael ! Michel Ange ! Le Titien ! ), les Flandres (Van Eyck ! Rogier van der Weyden ! Petrus Christus ! Memling ! Dieric Bouts ! puis Patinir !! Bosch ! Quentin Metsys !) ou encore l'Allemagne (Dürer ! Cranach ! Holbein !) regorgent de génies absolus !!!!!
En fait, moi qui suis restée bloquée en peinture sur ce tournant de siècle depuis quasi mon adolescence, je n'avais pas réalisé, et cette exposition me le révèle enfin, à quel point la France a été absente de cette période paroxystique de la peinture en Europe.
Pour mon plaisir personnel, voici quelqu'uns des plus beaux tableaux (à mon goût), peints "autour de 1500" en Italie, en Flandres et en Allemagne (cliquez sur les tableaux pour les voir en plus grand !).
CHRISTUS, Petrus : Portrait of a Young Girl (c. 1470)
MASSYS, Quentin : The Ugly Duchess (1525-30)
MEMLING, Hans : Allegory with a Virgin (1479-80)
BOTTICELLI Sandro, Portrait of a Young Woman (c. 1480)
LEONARDO da Vinci, Female head (La Scapigliata) (c. 1508)
PATENIER Joachim, Landscape with St Jerome (1515-19)
RAFFAELLO Sanzio, Portrait of Tommaso Inghirami (1510-14)
EYCK Jan van, The Virgin of Chancellor Rolin (1435)
DÜRER Albrecht, Self-Portrait in a Fur-Collared Robe (1500)
CRANACH Lucas the Elder, Judith with the Head of Holofernes (c. 1530)
HOLBEIN Hans the Younger, Portrait of a Lady with a Squirrel and a Starling (1527-28)
Très peu de choses à voir en ce moment au cinéma. Une exception cependant : le film de Banksy malheureusement traduit en français par "Faite le mur" (?!?).
C'est d'abord un super documentaire sur le street art avec :
Space invader :
Shepard "Obey" Fairey :
Et bien évidemment Banksy :
Mais c'est aussi et surtout un film sur la manipulation.
Sur la manipulation extraordinaire que produit Banksy (qui réalise le film) sur nous : il démarre en filmant un français immigré à Los Angeles qui vend des fringues vintage et ne sait pas quoi faire de sa vie jusqu'à ce qu'il commence à filmer la nuit ses potes "street artists" aux USA et aux quatre coins du monde. Commence la montée de mayonnaise pour arriver à un climax finement préparé : la tant attendue rencontre avec LE messie, j'ai nommé Banksy himself. Première pirouette : Bansky se scénarise et nous balade comme il veut car on pense à tort que c'est ce français et non lui qui est derrière la caméra pendant au moins la première partie du film.
Puis, énorme "break" (comme on dira en musique) : Banksy conseille à son "ami" français de faire lui même de l'art plutôt que de filmer les artistes. Celui là s'exécute et prépare directement sa première expo. Il demande à deux monstres sacrés du street art de cautionner l'expo, un article dans LA weekly et LE TOUR EST JOUE : 4000 personnes viendront et l'"artiste" vendra pour 1 million de dollars d'oeuvres (faites par ses assistants) dans la semaine.
Le phénomène de "buzz" dans le monde de l'art est ici incroyablement bien décrit.
Le film est par ailleurs fantastiquement scénarisé, aux limites de la fiction et du documentaire et c'est ce qui le rend intéressant.