mardi 28 juillet 2009

HCB



Les passionnés de photo auront tout de suite reconnu les initiales d'Henri Cartier-Bresson dans le titre de ce post.

Très belle exposition au musée d'art moderne de la ville de Paris. Les meilleurs clichés du maître de l'instantané. Toujours intéressant à voir.
Je remarque en parcourant cette expo que souvent ses instantanés sont la prise sur le vif de deux mouvements antagonistes resserrés dans le cadre étroit d'une photo. J'ai le souvenir par exemple de plusieurs photos avec au premier plan des enfants qui "vivent" (courent dans la rue, ...) et la mort au deuxième plan (procession funéraire, etc ....) ou, comme dans sa photo sans doute la plus connue, un antagonisme entre l'immobilité la plus plate et le mouvement le plus vif :



http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6450

FKFM



French Kiss FM.
Meilleure radio que j'ai pu entendre depuis très longtemps.

Premier morceau entendu : Nightdrive de Model 500.

Apparemment cette radio est beaucoup plus écoutée par les gens de l'étranger que par les français.
Je pense donc que cette radio ne faillira pas à la règle immuable (en tout cas en musique française) où nous avons toujours un bon train de retard par rapport à nos amis anglais ou japonais.

Enjoy.


http://www.frenchkissfm.com/

vendredi 24 juillet 2009

Playtime de Jacques Tati


Je suis allée revoir ce film au cinéma il y a quelques jours.

Ce film est une chorégraphie.
Qu'est ce que je peux aimer cette délicatesse, cette poésie, tous ces petits détails (les reflets des monuments de Paris dans les portes, les affiches de l'agence de voyage, les marques de chaise dans le dos des clients qui se dirigent vers la piste de danse du nouveau restaurant, ...)
Et cette précision chirurgicale d'un plan à l'autre qui donne une telle fluidité au film !
Le tout premier plan
des deux bonnes soeurs qui avancent dans la pénombre du couloir de l'aéroport est à couper le souffle.

Criterion va sortir le mois prochain une édition blu-ray.






A visiter absolument, le site officiel de Jacques Tati : "Tativille"



http://www.tativille.com/

mercredi 22 juillet 2009

Pierre Soulages


"Le fruit n'est pas dans la connaissance mais dans l'acte de saisir".
Merveilleuse phrase que je cite d'un dvd sur le peintre Pierre Soulages, acheté récemment à la librairie du centre Pompidou.

Je ne sais plus où j'ai vu pour la première fois un tableau de Pierre Soulages. Je crois que c'était au musée d'art moderne de Paris. Un tableau immense. En tout cas je me souviens d'une émotion très vive, d'une profondeur, de quelque chose d'assez fort.

Comme il le dit lui même dans ce documentaire, l'art abstrait un "art qui met en branle une émotion, une sensibilité intellectuelle à partir de formes qui ne représentent pas."
Ce que l'on ressent est inexplicable de toute façon.
Je pense, et il a raison de souligner que c'est particulièrement vrai pour les formes abstraites, que l'on ressent face à une oeuvre que ce que l'on y met.
C'est flagrant en art abstrait mais je trouve, et c'est mon avis personnel, que c'est aussi flagrant pour des oeuvres ou des artistes que l'on ne connait pas au moment de la rencontre avec l'oeuvre. Car il me semble que l'on a tendance à plus aimer, toutes choses égales par ailleurs, ce que l'on connait.



http://www.crdp-montpellier.fr/ecole-des-arts/soulages/index.htm
http://www.pierre-soulages.com/


PS : je mets ci-dessus en illustration une toile de Pierre Soulages pour ceux qui ne connaissent pas ce qui est vraiment stupide de ma part puisque cette représentation en 2 dimensions ne traduit en aucune façon l'émotion que l'on peut ressentir devant ses tableaux.
C'est, du reste, ce qui pour moi caractérise l'art contemporain qui va m'intéresser : une oeuvre que l'on ne peut plus simplement "voir" mais que l'on doit aussi "vivre".
Je crois que j'avais fait la même remarque pour les sculptures de Ron Mueck quand elles avaient été présentées à la Fondation Cartier.

dimanche 19 juillet 2009

Calder au centre Pompidou

Extraordinaire exposition que je recommande trop tard comme d'habitude.

Il s'agit, ce que j'aime beaucoup dans une expo, d'une tranche précise de la vie de cet artiste : ses années parisiennes.






Calder est allé jusqu'au bout d'une idée toute simple (ce qui est toujours remarquable chez quelqu'un) : dessiner (d'un trait) en 3 dimensions. cela donne des sculptures filaires ("wire sculptures" en anglais) d'une poésie absolument infinie.

S'ajoute à cela la scénographie des visages en fil de fer, suspendus et éclairés de sorte à ce que l'ombre des sculptures donnent une 4ème dimension à ces oeuvres.
C'est vraiment magnifique.




samedi 18 juillet 2009

Data visualisation

La réalisation manque de définition mais l'idée est bonne.

mercredi 15 juillet 2009

The Thief of Bagdad


Ce matin je suis allée voir sur grand écran "Le voleur de Bagdad".
Il s'agit de la version produite par Alexandre Korda en 1940 avec à la réalisation, entre autres, Michael Powell.

J'avais un souvenir enchanteur de ce film que j'avais vu toute petite. J'avais gardé une image onirique de ce film, autant exotique et merveilleuse que floue et diffuse.
Ce film est impressionnant non pas pour l'histoire qui n'est rien d'autre qu'un conte de fée pour enfant, mais pour certaines images qui sont à couper le souffle.
Et puis j'adore ce genre de film, exotique à souhait, avec cette musique "hypnotique" qui vous lance dans l'aventure !

Imaginez vous que je suis arrivée et qu'il n'y avait absolument personne ni au guichet ni ailleurs. Ne voulant pas louper le début du film qui avait déjà commencé je me suis laissée guidée dans les couloirs en entendant cette musique "enchanteresse" (qu'il n'est pas souvent donné d'écouter) et me suis laissée attirée par elle : c'était magique !
(j'ai ensuite payé ma place en sortant du cinéma .....)

Les effets spéciaux sont impressionnants, notamment la scène dans la toile d'araignée.



C'est Walter Percy Day (qui avait aussi travaillé sur le Narcisse noir : plan de la vue en contre plongée du clocher dans la vallée) qui a désigné la scène d'escalade sur le grand bouddha (laquelle a dû inspiré Hitchcock quelques années plus tard pour North by Northwest quand Cary Grant escalade le mont Rushmore ....)




http://www.walterpercyday.org/filmeng.html

Enfin, la scène où la danseuse aux 6 bras tue d'un coup de poignard le père de la princesse. Son costume pourrait très facilement inspiré Nicolas Ghesquière chez Balenciaga .... :



Ce film existe (évidemment) en CRITERION.
A voir et à revoir donc.
http://www.imdb.com/title/tt0033152/


samedi 11 juillet 2009

Pourquoi le futur n'a pas besoin de nous

Ce texte de Bill Joy a changé ma vision du futur.
Je l'ai lu il y a quelques années de cela et c'est sans doute le texte dont je recommande le plus régulièrement la lecture.

Voici la version en anglais :
http://www.wired.com/wired/archive/8.04/joy_pr.html



et la version en français (excellente puisque complétée par de nombreux liens, biographie et même une traduction par ordinateur très drôle de la biographie de Bill Joy dit "Joie de facture") :
http://1libertaire.free.fr/POURQUOILE%20FUTURNAPASBESOINDENOUS.html

Bill Joy, génie de la silicon valley et précurseur d'internet, fait une analyse sensée et posée du futur.
C'est un scientifique qui parle et ce n'est ni de la science fiction, ni de la voyance ....
C'est du bon sens.
Que nous dit-il ?
Tout d'abord que les 3 technologies : robotique, génétique et nanotechnologies vont irrémédiablement changer notre monde.
C'est Ray kurzweil qui éveille en premier son attention*.
Il comprend que le lieu commun selon lequel les hommes garderont le contrôle sur les machines qui ne sont que des "outils" sera complètement dépassé assez rapidement (vu l'accélération de l'évolution technologique), et ce pour 2 raisons :
1) on utilisera de + en + de machines car on obtiendra de bien meilleurs résultats grâce à elles (vitesse de calcul, etc ....). A noter : l'ordinateur atteindra la capacité de calcul de l'homme avant 2030.
2) le passage du pouvoir de l'homme à la machine se fera tellement progressivement que l'on ne s'en rendra même pas compte.

(L'autre jour je voyais une publicité à la télévision pour un appareil photo où on appuie sur le bouton et c'est la machine qui fait 30 photos au lieu d'une. Voilà le premier pas. Ce n'est plus nous qui faisons la photo. on la choisit certes, mais on ne la fait plus. C'est le premier pas).

Evidemment personne n'est pour "remettre" aux machines tout le pouvoir en tout cas pas vous, ni moi.
Pourtant, vous qui me lisez, et moi, comme tout le monde, nous réglons 95% de vos achats par carte bleue.
Si demain tout le réseau Visa a un bug informatique : qu'est-ce que vous faites ?
Vous paniquez. Vous allez à votre banque. Et là vous ne pouvez pas retirer parce que la masse financière mondiale est bien supérieure à la masse monétaire en espèces.
Vous ne le saviez pas mais vous dépendez déjà des machines.

Mais non seulement nous allons déleguer aux machines nos tâches jusqu'à des systèmes entiers de gestion (et tant mieux : la machine est plus sage que l'homme ! si les machines "géraient le monde" on n'aurait plus le droit de conduire une voiture ou de prendre un avion depuis longtemps !), mais nous allons aussi fusionner avec la technologie.

Demain vous faites une fécondation in vitro et vous pouvez choisir selon son code génétique l'ovule. Entre celui qui offre 10% de probabilité de cancer et celui qui en a 90%, le choix est vite fait.
Je me souviens d'un documentaire sur Arte sur le cas d'une jeune femme qui a un accident de voiture et perd la vue.
Donc avant son accident elle voyait parfaitement. On lui a implanté une machine dans le cerveau. En fixant une caméra à cette machine elle a pu retrouver la vue (basiquement la caméra+ la machine reprennent le rôle de l'oeil et du nerf optique). Elle est ce que l'on appelle un cyborg : une fusion entre l'homme et la machine. Ce n'est PAS le futur. Ca existe déjà .... et c'est fantastique.
Si on peut vous remplacer une partie du corps que vous avez perdue : PERSONNE ne va le refuser.
Après, si on peut vous augmenter votre mémoire vous n'allez PAS le refuser non plus .....

Tout cela ce sont des exemples de "simple" extension de nos capacités connues actuelles.
Imaginez que l'on rajoute de nouvelles capacités à l'être humain. Par exemple que l'on change notre manière de penser (qui est séquentielle) en un processus "en parallèle" (parallel thinking) un peu comme si on passait d'une mélodie monophonique (une note à la fois) à des accords polyphoniques ? ....
Mais là je m'éloigne du texte de Bill Joy ...

Le problème c'est la limite. Jusqu'où on est prêt à "améliorer" l'homme et son environnement.

A l'extrême on se dirige vers un transfert de la "conscience" humaine vers un robot (vous me direz que le corps se renouvelle entièrement plusieurs fois dans une vie) et accéder à la vie absolument éternelle car immatérielle.
Les recherches De Ray Kurzweil et autres Aubrey de Grey** sur la multiplication par 10 de notre espérance de vie semble de la rigolade à côté de ce qui nous attend ....

Dans la deuxième partie de son texte, Bill Joy trace surtout un parallèle entre l'ère du nucléaire***, ce qui s'est passé au moment de la bombe atomique, et ce qui s'en est suivi et l'ère de la génétique et des nanotechnologies.
Il remarque que contrairement au nucléaire (ou au biochimique), ces nouvelles technologies :
1) sont développées par des entreprises commerciales et non pas des organisations militaires controlées par l'Etat
2) elles ne nécessitent pas de ressources difficiles à obtenir (comme l'uranium) : c'est essentiellement de l'information pure.
3) et, last but not least, elles
ont la capacité de s'auto-reproduire.

Il faut donc, à l'image du bouddhisme, intégrer pleinement les notions de responsabilité "universelle" et d'interdépendance dans les choix que nous faisons, sans se limiter à une simple maximisation d'utilité personnelle.

En conclusion on sent l'effort (oserais-je dire "artificiel" ?) de Bill Joy à la fin de l'article pour rester malgré tout optimiste. Il y a d'un seul coup une absence patente d'argumentation. Mais en tant qu'être humain, on ne peut pas faire autrement. Une machine aurait conclut l'article par une probabilité de 100% d'extinction de la race humaine.
Pas nous. c'est ce qui nous distingue (encore).


*******************************************
* : je parle de Ray Kurzweil, son dernier livre et surtout son site ici :
http://delphinequeme.blogspot.com/2008/08/humanit-20.html

** Aubrey de Grey (recherche sur une espérance de vie se rapprochant de 800 ans pour l'homme) :
http://www.sens.org/

*** voir l'excellent site de l'association des chercheurs en physique atomique qui, en référence à une autodestruction de la terre à minuit, nous situe à minuit moins 5 (contre minuit moins 7 en 1947, avec des oscillations depuis !) du fait du nucléaire, des changements climatiques et la bio-sécurité :
http://www.thebulletin.org/content/doomsday-clock/overview
http://www.thebulletin.org/content/doomsday-clock/timeline

lundi 6 juillet 2009

vendredi 3 juillet 2009

Whatever


J'ai beaucoup aimé voir le nouveau Woody Allen.
L'acteur principal est très bon.

Certains dialogues, tout droit sorti de la tête de W.A., resteront dans les mémoires. Comme par exemple lorsqu'il parle de son premier mariage en expliquant que son ex-femme et lui, "on papers" ("sur le papier", "en théorie") étaient fait l'un pour l'autre, et que c'est justement ce qui n'allait pas selon lui car "life is not on papers".
Sur le moment j'ai trouvé cette phrase époustouflante.



Cependant je ne sais pas si j'aime autant les films de Woody Allen de ces dernières années. Il formule de plus en plus directement et sans fioriture ou symbolisme quelconque ses idées philosophiques sur le (non-) sens de la vie, etc .... dans la bouche de ses interprètes. Or ce que j'aimais particulièrement dans ses plus beaux films (Annie Hall, Manhattan , ....) c'était l'usage de certaines images pour imprimer plus directement que si elles étaient formulées explicitement, ses idées sur la vie dans l'esprit du spectateur.
Ainsi à la fin de Manhattan quand il énumère toutes ces merveilleuses choses dans la vie et cite entre autres :
"Groucho Marx; Swedish movies; Sentimental Education by Flaubert; those incredible apples and pears by Cézanne; the crabs at Sam Wo's; and, of course, Tracy's face." je trouve que c'est tellement plus fin et même efficace que de faire dire à ses personnages ces espèces de tirades théoriques à n'en plus finir sur la violence de la vie, etc ....
A part ça on rit beaucoup.